LE POINT SUR LA SITUATION – L’Azerbaïdjan a déclaré lancer des «opérations antiterroristes» contre l’enclave. Les combats ont fait 25 morts et une centaine de blessés, selon un nouveau bilan des séparatistes.
Le Haut-Karabakh de nouveau sous les bombes azerbaïdjanaises. La capitale de la région séparatiste, Stepanakert, et d’autres villes de la région sont ciblées par des «tirs intensifs», ont déclaré les autorités locales ce mardi. «L’Azerbaïdjan a lancé une opération militaire de grande envergure contre la république d’Artsakh (le nom donné par les Arméniens au Haut-Karabakh, ndlr)», a indiqué sur Facebook la représentation des séparatistes en Arménie. La diplomatie arménienne a de son côté dénoncé «une nouvelle agression à grande échelle contre le peuple du Haut-Karabakh, cherchant ainsi à parachever sa politique de nettoyage ethnique».
Au moins 27 morts
L’opération militaire azerbaïdjanaise au Haut-Karabakh a fait à ce stade 25 morts côté séparatiste arménien, dont deux civils, ont annoncé mardi soir les autorités sécessionnistes de l’enclave. «Selon les informations reçues de la morgue de Stepanakert par le Bureau du défenseur des droits de l’Homme, à 20h00 (16h00 GMT), il y a 25 victimes de l’attaque terroriste de l’Azerbaïdjan, dont 2 civils», a indiqué sur X (ex-Twitter) Gegham Stepanian, le défenseur des droits de la région séparatiste. De son côté, l’Azerbaïdjan a signalé que deux civils avaient péri dans les zones sous son contrôle.
«Les forces armées arméniennes illégales doivent hisser le drapeau blanc», réclame l’Azerbaïdjan
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé mardi matin le lancement d’«opérations antiterroristes» contre les forces arméniennes, après la mort de six Azerbaïdjanais dans l’explosion de mines sur un chantier routier. Il assure préserver la vie des civils et faire usage d’armes de «haute précision». Cette opération militaire a été lancée trois ans après la précédente guerre. La présidence azerbaïdjanaise a appelé en début de soirée les forces séparatistes arméniennes du Karabakh à rendre les armes, condition sine qua non pour le début de négociations. «Les forces armées arméniennes illégales doivent hisser le drapeau blanc, rendre toutes les armes et le régime illégal doit se dissoudre. Autrement les opérations antiterroristes continueront jusqu’au bout», a indiqué l’administration présidentielle azerbaïdjanaise, faisant écho à sa diplomatie qui réclamait une reddition «totale et inconditionnelle».
Elle a proposé, en cas de capitulation, des pourparlers «avec les représentants de la population arménienne du Karabakh à Yevlakh», une ville azerbaïdjanaise à 295 km à l’ouest de Bakou. Avant cela, les autorités du Karabakh avaient demandé un cessez-le-feu immédiat et des négociations. L’Azerbaïdjan a par ailleurs annoncé bloquer «temporairement» l’accès au réseau social TikTok. «L’accès à TikTok en Azerbaïdjan a été temporairement bloqué à partir du 19 septembre 2023», a simplement indiqué à l’AFP le ministère azerbaïdjanais du Développement digital, sans donner plus de précisions.
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Des manifestants à Erevan réclament la démission du premier ministre Pachinian
Des manifestants réunis devant le siège du gouvernement arménien ont appelé mardi à la démission du premier ministre Nikol Pachinian, qui a dénoncé plus tôt des appels à un «coup d’État» dans le pays, en pleine opération militaire azerbaïdjanaise au Haut-Karabakh. Dans le centre-ville d’Erevan, la capitale, certains manifestants scandaient: «Nikol, traître !», «Nikol, démission !» et «Artsakh ! Artsakh !» (le nom donné par les Arméniens au Nagorny Karabakh Ndlr), a constaté une journaliste de l’AFP.
Face à plusieurs centaines de protestataires, la police avait bouclé les entrées du bâtiment gouvernemental. Certains manifestants ont tenté, sans succès, de franchir le cordon de police, selon la journaliste de l’AFP. Des heurts ont eu lieu entre manifestants et policiers dans la soirée devant le siège du gouvernement. Des dizaines de manifestants arméniens étaient également rassemblés mardi devant l’ambassade de Russie à Erevan, dénonçant son inaction pour empêcher l’offensive armée azerbaïdjanaise au Haut-Karabakh. «Tout cela est la conséquence de la politique de la Russie, ils (les Russes) ne veulent pas défendre Artsakh» (le nom donné par les Arméniens au Karabakh, a dit à l’AFP l’un des protestataires, sans vouloir être identifié.
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