Des stades remplis, des hymnes entraînants, des affiches qui fleurent bon la nostalgie et les commentaires du duo Pierre Salviac – Pierre Albaladejo. Avec février revient le Tournoi des VI Nations, accroché à un bout d’enfance. Mais tous les (télé)spectateurs ne suivront pas la vénérable compétition avec ce filtre rose bonbon. Ainsi, si Alix Popham « adore toujours le rugby » et « regarde les matchs », « ce n’est plus avec les mêmes yeux » que lorsqu’il défendait le maillot du pays de Galles, de 2003 à 2008.
« Je suis attentif à chaque contact, à chaque ruck, souligne l’ancien troisième ligne aux 33 sélections, engagé dans un combat pour rendre plus sûr un sport où des colosses de plus de 100 kg enchaînent les collisions, mot passé dans le vocabulaire courant de la discipline. Je suis éduqué maintenant, pas comme lorsque j’étais joueur. »
Pour Popham, voir son compatriote Tomas Francis aligné contre la France lors du Tournoi 2022, 11 jours après avoir subi un K.-O. manifeste face à l’Angleterre, relève de l’insupportable. Comme constater que le demi de mêlée australien Nic White a été autorisé à revenir sur la pelouse, en novembre dernier face à l’Irlande, malgré un regard éteint et une allure titubante.
Car le Gallois a payé très cher pour être « éduqué », selon son expression. En avril 2020, il apprenait qu’il souffrait d’une démence précoce et d’une plus que probable encéphalopathie traumatique chronique (ETC), une maladie dégénérative du cerveau qui ne peut être confirmée que post-mortem. « J’ai eu des symptômes pendant neuf ou douze mois mais je trouvais des excuses : la fatigue, le stress », décrit l’ancien Diable Rouge (43 ans), qui a terminé sa carrière en 2011 à Brive. Popham s’est résolu à consulter un neurologue après s’être perdu lors d’une balade à vélo qu’il avait déjà faite cent fois.
Une pathologie plus fréquente dans certains sports
« Etrangement, le diagnostic a été un soulagement, je connaissais enfin la cause de mes problèmes. » Ces affections cérébrales irréversibles, traduites par des problèmes de mémoire, des sautes d’humeur brusques et des épisodes de dépression, se retrouvent en nombre chez les anciens pratiquants de sport de contact comme la boxe, le football américain et, donc, le rugby.
En décembre 2020, Popham et une centaine d’ex-joueurs britanniques, dont Steve Thompson, champion du monde avec l’Angleterre en 2003 – un événement dont il ne se rappelle plus –, annonçaient une action en justice. Leurs cibles : World Rugby (la fédération internationale) ainsi que les fédérations anglaise et galloise, accusés de mauvaise prise en charge des commotions.
« Le rugby doit être plus sûr pour que les mamans et les papas n’aient pas peur d’y envoyer leurs enfants, reprend l’ancien Corrézien. Je suis soulagé que mes trois filles ne m’aient pas demandé d’y jouer. Aujourd’hui, la boxe est plus sûre que le rugby. Après une commotion, un boxeur ne s’entraîne pas pendant un mois, et il ne combat pas avant trois mois. »
Côté ovalie, World Rugby a décrété en juin dernier un repos complet de 7 jours minimum pour un joueur sans antécéden
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