35 millions d’euros. Alors que les montants des transferts suivent la trajectoire de la démesure, la somme déboursée par Arsenal pour enrôler Martin Odegaard en 2021 paraît presque dérisoire. « A bargain », dirait-on Outre-Manche. Si le club caracole en tête avec cinq points d’avance sur Manchester City (et un match en moins), le milieu n’y est pas étranger. Le Norvégien est le meilleur buteur des Gunners avec 8 buts, en plus de 5 passes décisives. Au-delà des chiffres, Odegaard marche sur l’eau, à l’image de son équipe. En témoigne sa récente sortie contre les Spurs, dans le North London Derby remporté par les siens (0-2).
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Son histoire a été extrêmement documentée. A 15 ans et 118 jours, il a effectué ses débuts professionnels avec Strømsgodset. Rapidement repéré par une myriade de cadors, dont Arsenal, le Barça, le Bayern ou Dortmund, il s’engage avec le Real Madrid en janvier 2015. Entre deux expériences aux Pays-Bas, puis à la Real Sociedad, il n’a disputé que 8 matches de Liga avec les Merengue. Ce dernier prêt en 2019-20 lui permet de se montrer. En janvier 2021, Arsenal flaire la bonne affaire. « Il n’était pas dans la forme de sa vie, mais son profil correspondait à Arsenal et aux demandes de Mikel Arteta. Son idée était de trouver un numéro 10 technique, fin. Dans son registre, c’est un peu un joueur en voie de disparition », détaille Robert Pires, ancienne légende des Gunners.
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Lui donner plus de responsabilités
D’abord prêté 6 mois, il joue 20 matches et tente de s’imposer. « L’équipe était dans une période difficile, ce n’était pas simple de briller. On voyait le potentiel des jeunes, mais il manquait un joueur pour faire le lien entre le milieu et l’attaque. Offensivement, c’était trop structuré, sans imagination. Il n’a pas réussi à marquer de son empreinte. Il apportait quelque chose, mais il n’était pas assez décisif », estime Adrian Clarke, ancien joueur d’Arsenal et journaliste-consultant. Arsenal termine à la 8e place pour la deuxième fois de suite et le coach espagnol poursuit sa reconstruction du club. « Mikel connaît bien le football. Il sait identifier des joueurs talentueux et ce dont son équipe a besoin dans le vestiaire », confie Santi Cazorla, toujours proche de son ancien coéquipier. Mikel Arteta en est sûr, Martin Odegaard doit revenir définitivement. Une décision cohérente pour Robert Pires : « Il sait où il va avec lui, il est persuadé qu’il va l’aider. C’est un pari audacieux. Peut-être qu’il se dit qu’il peut faire une Dennis Bergkamp. Il avait l’avantage de connaître la Premier League. Et surtout, il n’a que 22 ans. »
En 2021-22, il s’installe progressivement dans le onze pour sa première saison pleine. Celle-ci est de bonne facture, mais le meilleur reste à venir. « Au départ, Arsenal opérait en contre, avec moins de 50% de possession. Il s’épanouit quand l’équipe domine le ballon, son énergie et ses mouvements élèvent l’équipe », décrypte Adrian Clarke. La deuxième partie de l’année est un tournant majeur, tant au niveau de son positionnement que de son impact sur un collectif en progression. « Ça a été dur au début pour lui, mais il a su s’adapter parce que l’identité du club a été retrouvée », juge Robert Pires. Malgré tout, Arsenal rate sa fin de saison et voit Tottenham lui chiper la 4e place.
Sur les derniers matches, il porte le brassard, et après le départ d’Alexandre Lacazette l’été dernier, il est nommé capitaine. Un choix logique pour Adrian Clarke : « Il incarne tout ce qu’Arteta veut qu’Arsenal soit. Il est jeune, talentueux, déterminé à apprendre et à réussir. Un modèle de professionnalisme. Ça envoie un message aux autres. Il est humble, n’a pas un fort ego, c’est un joueur d’équipe. » Jusqu’à devenir « la passerelle d’Arteta sur le terrain », d’après Robert Pires, qui poursuit : « En faisant ça, Mikel veut lui donner plus de responsabilités. C’est un leader technique. J’ai joué avec Bergkamp : c’est rassurant d’avoir un joueur comme ça à côté, qui rend les choses faciles, pour vous et les autres. Il vous contamine. Comme une locomotive, il tire tout le monde dans le bon sens. »
Il est devenu plus égoïste
Depuis quelques mois, le 4-2-3-1 d’Arteta s’est mué en 4-3-3. « L’utiliser comme un 8 équilibre l’équipe. Sans le ballon, il est deuxième attaquant et presse comme un avant-centre. Il résiste à la tentation de redescendre trop bas, c’est productif dans le dernier tiers », analyse Adrian Clarke. Plus bas, et peut-être plus libre aussi. « Mikel a voulu rectifier son plan. Martin est un électron libre. Défensivement, il fait le boulot, il se replace bien. Avec Xhaka et Partey, le trio fonctionne bien. Une fois qu’il récupère le ballon, il y a deux flèches devant, c’est facile de les trouver. » Le milieu a été nommé Player of the month en décembre, un fait inédit pour Arsenal depuis Pierre-Emerick Aubameyang en septembre 2019. Santi Cazorla est dithyrambique : « C’est un des meilleurs joueurs du monde à son poste. Je pense que le style d’Arsenal, et le fait de se sentir un leader, un capitaine, sont nécessaires pour qu’il soit bien. Il est totalement mature dans son jeu. »
Martin Odegaard
Crédit: Getty Images
Avec le cuir, il dégage une aisance qui n’est pas sans rappeler certains de ses illustres prédécesseurs. Robert Pires dresse un tableau élogieux : « Il peut se sortir de n’importe quelle situation. C’est un joueur élégant, avec un pied gauche fabuleux. Il est au-dessus du lot techniquement. Il est intelligent, il sait s’adapter, mettre de l’intensité. » D’aucuns ont pu lui reprocher un excès d’altruisme, un manque de tranchant. « Il est devenu plus égoïste. L’année dernière, il voulait toujours avoir ce rôle de passeur, un peu comme Özil. Il a évolué, il prend plus de risques. Il est très relâché », explique le champion du monde 1998. Un postulat partagé par Adrian Clarke : « Il n’essayait pas assez de faire mal par des courses vers l’avant, des mouvements dans la surface, des frappes. L’année passée, il a commencé à dominer les matches. Aujourd’hui, il es
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